Visuel_Blog_ISAGRI_CV_0820

Restez informé sur votre métier

Inscrivez-vous

Articles récents

Vigneron Arboriculteur Maraîcher Cerealier Eleveur ETA

Travailleurs agricoles : gare aux fortes chaleurs!

employeur agricole, vous avez une obligation de sécurité face aux travailleurs agricoles, en cas de fortes chaleurs. Pensez à la prévention des risques et à indiquer les mesures prises dans le document unique
Aude BOUVATTIER
Ecrit par Aude BOUVATTIER
le 23 juin 2021
8 minutes de lecture

Le cycle des saisons est si familier au monde agricole que celui-ci ne prête pas toujours toute l’attention requise aux risques que comporte le travail par forte chaleur.
En effet, les hautes températures estivales représentent un véritable danger, tout particulièrement pour les personnes qui, comme les travailleurs agricoles, effectuent l’essentiel de leurs tâches en extérieur ou dans des bâtiments non climatisés.
Voici une série de conseils et précautions permettant de mieux prévenir ces risques et, pour les exploitants agricoles disposant d’employés, de s’acquitter correctement de leur obligation de sécurité. Comme souvent en matière de santé et sécurité, les mesures préconisées sont le fruit de l’expérience et de l’expertise.

Télécharger le livre blanc Conseils RH pour vous employeurs ! 

SOMMAIRE

 

Évaluer les risques liés à la chaleur

“Les risques professionnels induits par les conditions climatiques et leur prévention doivent être pris en compte dans votre document unique et l’organisation du travail doit être adaptée en conséquence”, rappelle l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Traditionnellement, cette évaluation repose sur la prise en compte de trois facteurs de risques : 
 
  • Les facteurs climatiques. La météo est bien sûr le premier élément à prendre en compte. La chaleur peut constituer un risque pour la santé des travailleurs au-delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28°C pour un travail physique.  
  • Les facteurs à la nature du travail accompli. L’exécution de tâches physiques pénibles, l’accentuation de l’exposition à la chaleur par un travail extérieur, en plein soleil, à proximité de sources de chaleur ou dans une ambiance humide constituent, par exemple, des facteurs aggravants. 
  • Les facteurs liés aux personnes. Certaines caractéristiques individuelles peuvent majorer les risques. Les effets de la chaleur sont plus importants sur les personnes âgées de plus de 55 ans, les femmes enceintes et les individus atteints d’obésité. Enfin, la chaleur est d’autant plus difficile à supporter lors des huit à douze premiers jours d’exposition à celle-ci. 
 
 
“Dans mon exploitation, les risques liés aux fortes chaleurs sont anticipés en amont. Ainsi, lorsque le thermomètre grimpe, nous y sommes déjà préparés. Par exemple, je préviens bien à l’avance mes salariés de la modification des horaires pour qu’ils puissent s’organiser dans leur vie personnelle. L’impact de la chaleur sur notre fonctionnement est ainsi bien moindre.”
Fabien, maraîcher. 

 

Adapter l’organisation du travail aux fortes chaleurs

Les risques liés à la chaleur peuvent être considérablement réduits par une adaptation de l’organisation du travail. Les experts recommandent notamment de :

  • Limiter si possible le temps d’exposition des salariés au soleil ou prévoir une rotation des tâches, lorsque des postes moins exposés en donnent la possibilité.
  • Aménager les horaires de travail, afin de bénéficier au mieux des heures les moins chaudes de la journée. 
  • Augmenter la fréquence des pauses et, en extérieur, adapter leur durée à la température. 
  • Permettre aux salariés d’adapter leur rythme de travail et notamment de prendre des pauses de leur propre initiative s’ils en ressentent la nécessité physique. 
  • Limiter ou reporter autant que possible le travail physique pour éviter la production de chaleur par l’organisme. 
  • Prendre en compte la période d’acclimatation au minimum de 7 jours d’exposition régulière à la chaleur. Être d’autant plus vigilant si le salarié revient de vacances, d’un congé de maladie ou encore s’il intervient en tant qu’intérimaire ou nouvel embauché. 
  • Limiter le temps d’exposition aux produits chimiques volatiles. 
  • Éviter, si possible, le travail isolé, de façon que les travailleurs puissent veiller les uns sur les autres, notamment en cas de risque de “coup de chaleur”.  
 
“Lorsque cela est possible, nous consacrons les heures les plus chaudes de la journée accomplir des tâches qui n’exigent pas de nous exposer au soleil : travail dans les chais, réparation du matériel, corvées administratives, expédition et livraison aux clients, etc.”
Murielle, viticultrice. 

 

Télécharger le livre blanc Conseils RH pour vous employeurs ! 

Informer les salariés sur les bons réflexes à adopter

Lors de périodes de fortes chaleurs, les employeurs doivent aussi informer les salariés sur les risques qu’elles impliquent et sur les comportements individuels qui permettent de s’en prémunir. S’agissant de ceux-ci, l’INRS insiste sur la nécessité d’inciter les salariés à : 
 
  •  Porter des vêtements amples, de couleur claire favorisant l’évaporation de la sueur. 
  • Se protéger la tête et les yeux contre le soleil en cas de travail en extérieur. 
  • Boire régulièrement de l’eau sans attendre la sensation de soif. 
  • Éviter les repas copieux, les boissons alcoolisées ou riches en caféine, 
  • En intérieur, d’éteindre le matériel électrique non utilisé (imprimante, lampe…) de façon à éliminer toute source de chaleur supplémentaire. 
 
“Lorsque, chaque matin, je distribue les tâches à accomplir par mes employés, je leur rappelle toujours les consignes de sécurité de base. En été, j’y ajoute des consignes liées à la chaleur et je m’assure que chacun dispose bien de l’équipement nécessaire pour se protéger du soleil et se désaltérer, tout spécialement lorsqu’il y a parmi eux des intérimaires ou des saisonniers.”
Jordan, maraîcher. 

 

Télécharger le livre blanc Conseils RH pour vous employeurs ! 

Savoir repérer les signes précurseurs du “coup de chaleur”

Maux de tête, étourdissements, fatigue, peau sèche et chaude, désorientation, agitation, perte de conscience… Ce sont les symptômes d’un coup de chaleur pouvant entraîner le décès de celui qui en est victime. Si vous les constatez chez un collègue, la conduite à tenir consiste à : 
 
  • Alerter les secours : Samu (15) ou Pompiers (18).
  • Amener la victime dans un endroit frais et bien aéré. 
  • Déshabiller la victime ou desserrer ses vêtements. 
  • Arroser la victime ou placer des linges humides sur la plus grande surface corporelle possible, en incluant la tête et la nuque, pour faire baisser sa température corporelle. 
  • Si la victime est consciente, lui faire boire de l’eau fraîche. 
  • Si la victime est inconsciente, la mettre en position latérale de sécurité. 
“Le coup de chaleur est un risque pernicieux. Celui qui en est victime ne se rend pas toujours compte qu’il est en danger. Pour éviter le coup de chaleur, il faut veiller les uns sur les autres et être capable de détecter les signes qui l’annoncent.”
José, arboriculteur. 

 

Infographie INRS :
Coup de chaleur au travail 

 

ISAGRI-2021-coup-de-chaleur-image-inforgaphier-INRS-0621Cliquer sur l'image pour voir l'infographie

Adapter les mesures prises au contexte de Covid-19

Certaines mesures à prendre pour prévenir les risques liés à la chaleur doivent faire l’objet d’une adaptation de façon à prendre en compte les règles et contraintes entraînées par la nécessaire lutte contre la propagation de la Covid-19 au travail.

“Ainsi, le port du masque, nécessaire à certains postes de travail, rend bien plus difficile l'adaptation de l'organisme à la chaleur. Ce facteur doit donc être intégré dans l'évaluation des risques et pris en compte dans les mesures de prévention comme il l'était précédemment pour les autres équipements de protection individuelle (EPI) mal adaptés à la chaleur”

Emmanuel Pochet, directeur de Point Org Sécurité.

 

De même il faut bien sûr réformer les modalités de la mise à disposition d’eau fraîche aux travailleurs. Alors que l'eau pouvait, précédemment, être mise à disposition via un robinet d'eau potable ou d’une fontaine à eau réfrigérée, ces moyens représentent, hélas, des vecteurs privilégiés de contamination. C’est pourquoi, il est recommandé aux employeurs de préférer, jusqu’à nouvel ordre, la mise à disposition d'eau minérale en bouteilles individuelles.

Enfin, en cas de coup de chaleur d’un travailleur, les collègues lui portant secours doivent impérativement se munir d’un masque et de gants. 

 

 

Pour aller plus loin : L’institut national de recherche et de sécurité (INRS) a consacré de nombreuses publications à la prévention des risques liés au travail par forte chaleur. Elles sont librement téléchargeables sur www.inrs.fr 

 

Découvrir ECOLLABORATRICE

 
Nous vous invitons à découvrir 3 autres articles sur cette thématique :

Le mois de l'employeur : 3 thématiques sur vos enjeux règlementaires

Droit du travail, obligations RH en 2021 : testez vos connaissances !

7 conseils face aux feux de récolte

 

Articles recommandés

Partagez un commentaire

Ne manquez pas les prochains articles du blog ISAGRI

Inscrivez-vous